Les quelques suggestions qui suivent vous permettront de composer rapidement avec HighC des morceaux qui "sonnent bien", et ce, même si vous n'avez jamais pratiqué d'un instrument ni étudié la musique. Elles ne feront pas de vous un grand créateur musical, mais, si vous les mettez en pratique, vous pourrez créer rapidement de petites compositions plaisantes. Pour en bénéficier, il est nécéssaire de maitriser suffisament l'utilisation de HighC pour pouvoir créer et modifier des sons dans un morceau court. La prise en main permet d'atteindre ce niveau en une demi-heure de pratique.
Vous avez déjà constaté que plus un son est haut sur la page, plus il est aigu. Ainsi, en plaçant, parallèlement un son en haut et un autre en bas, on combine un son grave et un son aigu. Cependant, cette représentation ne révèle pas une propriété fondamentale de l'harmonie: est-ce que ces sons sont dissonants ou consonnants? La maîtrise des dissonances et consonnances et leur évolution dans le temps est la préoccupation fondamentale de l'harmonie. Les recommandations qui suivent ne prétendent pas vous communiquer ce que 25 siècles d'études théoriques ont produit, mais l'écoute de quelques exemples vous en fournira quelques idées.
Pour commencer, ouvrir l'exemple intervalle. Sélectionner Présentation > Afficher les tags si ceux-ci ne sont pas visibles. Cette composition minimale présente deux lignes parallèles, une note A (la) constante, et et une deuxième note à des hauteurs différentes par rapport à la réference. Sélectionner les 4 premiers sons, intitulés «Octave» et «almost Octave", et les jouer. Remarquer que, tandis que la première paire semble ne former qu'un seule son, la seconde, pourtant visuellement très proche, fait entendre un battement nettement perceptible. L'intervalle d'octave sonne comme un son unique car les deux sons sont dans un rapport de fréquence simple: ils oscillent au même rythme. Dans le "almostOctave" cas, le léger décalage de la fréquence crée un effet d'aliasing qui est quelque peu inquiétant. Dans le son "almost Octave", la légère différence de hauteur produit des atténuations et renforcement périodiques autour de la fréquence de base, une sorte de "frottement".
Le rythme des atténuations et renforcements est fonction de la distance entre les deux notes. L'ampleur du 'frottement" est ce que l'on appelle la dissonance. Des sons consonnants sont entendus comme "un seul son", ou presque, et laissent une impression de repos, tandis que les sons dissonants introduisent une tension. Il est possible, et même nécéssaire d'utiliser des dissonances; celles ci permettent de créer une attente, un mouvement vers quelquechose. Il est toutefois parfaitement nécéssaire de faire reposer le "socle" d'une composition sur des consonnances, pour permettre à l'oreille de "se construire une perception".
Ensuite, sélectionner tous les sons et les jouer. Ecouter le son spécifique de chacun des intervalles présentés: l'octave et la 5eme (Quinte) sont les plus consonnants. D'autres intervalles, comme la 6eme et la 4eme (Quarte) sont assez consonnants, même s'ils permettent d'entendre clairement 2 sons distincts. Superposer beaucoup de sons avec ces intervalles fini par introduire des dissonances, tandis que s'en tenir aux octaves et aux quintes garanti pratiquement la consonnance, et l'aspect "calme" de la composition.
Pour commencer, tenez-vous en aux octaves et aux quintes sur l'essentiel de votre composition, du moins tant que vous voulez expérimenter avec les techniques qui sont propres à HighC, tels que les glissandis, manipulation de textures sonores... Notez que la transposer (déplacer verticalement) un son d'un intervalle exacte ne change pas la perception de la consonance. Il est donc possible de jouer des notes très graves et trés aigues en maintenant la consonnance.
Les lignes d'octaves sont marquées en gras sur la grille, ce qui permet de les repérer facilement. Lors de la création de vos premières compositions, conserver l'exemple "intervalles" ouvert, et sélectionner les intervalles appropriés pour les écouter avant de choisir où placer vos sons. Ceci permet de mieux comprendre si les combinaisons de sons produites sont plutôt "tendues" ou "reposantes".
Pour vous aider à utiliser des intervalles consonants, utiliser l'option d'adhésion à l'échelle en permanence. L'adhésion au tempo est aussi recommandée. Ainsi, les intervalles utilisés correspondront aux intervalles de la musique classique occidentale, à laquelle nos oreilles sont habituées. Il est même préférable de choisir une gamme des plus simples comme les gammes pentatoniques (CM pentatonic et Cm pentatonic), avant de passer aux gammes "classiques" CM A440 (Do Majeur) et Cm (Do mineur). Le choix de la gamme est défini dans le menu Présentation > Gamme.
Ouvrir l'exemple andantino et le jouer. On reconnait un air de musique classique Remarquer que sa représentation graphique est exclusivement faite de traits horizontaux (comme un rouleau d'orgue mécanique). HighC permet, et même encourage, à ne pas se limiter à ce type de composition, toutefois, pour rester en terrain connu, il est nécéssaire de s'en tenir à composer avec des motifs de sons horizontaux, relativement courts et régulièrement espacés.
Sur une partition vide, faire l'expérience suivante: placer plusieurs notes dissonantes côte à côte dans la partie basse de la partition. Écouter. Ensuite, déplacer cet ensemble dans la partie haute et écouter à nouveau. Les mêmes sons sonnent beaucoup moins dissonants quand ils sont dans les aigus que dans les graves. C'est parce que les fréquences basses (graves) contiennent beaucoup d'harmoniques (composantes du timbre)) qui interfèrent entre elles, tandis que les harmoniques des notes plus aigues ont moint d'harmoniques audibles.
Ainsi, il est possible d'utiliser beaucoup de sons simultanés dans les aigus, mais seulement un ou deux dans les basses. Il est conseillé de ne conserver qu'une ou deux notes de basse sur un morceau entier (du moins pour débuter).
Il est aussi nécéssaire de se limiter ryhtmiquement qu'harmoniquement pour conserver une maîtrise des effets produits. Dans un premier temps, par exemple, utiliser des séquences de notes courtes plutôt que de longs glissandi et clusters. Commencer par créer une mélodie de quelques notes, et une fois satisfait, la répéter avec des variations. Les notes de cette mélodie devront être rigoureusement alignées sur l'échelle de tempo (voir adhésion au tempo), constituées de durées égales ou multiples d'une valeur unique: le tempo mesuré en temps par minutes.
Répeter les motifs obtenus pour créer un rythme et répéter des notes de durées égales comme ligne de basse.
Ce type de composition manquera sans doute de richesse harmonique, mais, sur une courte durée, il correspondra certainement au type de musique auquel notre culture nous a habitué, et donc conservera un aspect "plaisant" et agréable. Une fois atteint cette capacité à produire suivant des schémas classique, il devient possible de s'aventurer et d'introduire un peu de fantaisie, suivant vos gouts et aptitudes.
Répéter plusieurs fois un motif pour habituer l'oreille, puis introduire un "break", ou bien des variations progressives. Là encore, suivre les structures classiques, pour éventuellement les détourner en utilisant d'autres dispositifs que la tonalité et le rythme pour élaborer une narration. Le rôle du compositeur est d'orienter l'attention, l'humeur et les sentiment de son public. Pour cela, il est important de commencer par la présentation d'une situation (le thème, ou la mélodie d'un morceau). Si nécéssaire, le répéter pour permettre à l'auditeur de l'intégrer. Puis reproduire ce thème ou jouer sur l'ambiance créer, et y introduire des variations, soit prédictibles, soit inattendues. En première approximation, l'essence même des formes de composition classiques: sonate, symphonie, mais aussi toutes les chansons (couplet, refrain, solo...) reposent sur ces schémas narratifs.
Plus la composition est longue, plus il est difficile de retenir l'attention de l'auditeur. Pour commencer, se contenter de boucles et de motifs simples. HighC est idéal pour créer des sonneries de téléphones originales, par exemple.
Utiliser des structures variées d'enveloppes (et de timbres) sur des structures harmoniques et ryhtmiques simples est un moyen de créer des variations et un propos original et digne d'attention, exploitant les possibilités de HighC au mieux, tout en restant consonnant.
HighC fourni un certain nombre d'enveloppes prédéfinies, mais il est possible d'en créer beaucoup plus pour se constituer son propre vocabulaire.
Les formes d'onde sont l'un des aspects du son les plus difficiles à caractériser et à maîtriser. En gros, la forme d'onde sinusoïdale est le son le plus pur (il est proche d'une flûte). Les formes d'ondes "statiques": additive, "tracé" sont utiles pour composer harmoniquement, mais manquent de finesse pour les utiliser telles-quelles. Il est sans doute plus facile d'utiliser des timbres plus riche, comme des échantillons que vous trouverez facilement sur le web, ou des types de bruit.
Une activité très interessante est la création de formes d'ondes composites. En utilisant le répertoire des techniques de synthèse de HighC: synthèse granulaire, modulation FM... les possibilités sont très grandes et faciles à explorer.